CNP, avant qu'un drame ne se produise...
Lettre ouverte aux spectateurs, cinéphiles, et autres pouvoirs publics
Le 16 septembre s’est tenue une réunion des délégués du personnel nous signifiant le début d’une procédure de licenciement visant à supprimer 9 postes, dont 2 assistants de direction, 2 agents d’entretien et 5 contrôleurs. Nous avons tout fait pour retarder l’échéance mais le code du travail est ainsi fait qu’un patron peut, librement et sans contrôle d’aucune instance, licencier à sa guise, pour autant qu’il respecte une procédure peu contraignante.
Ainsi, d’ici quelques jours, les intéressés, pour certains employés au CNP depuis plus de 20 ans et peu ou pas qualifiés, se verront remercier sans autre perspective qu’une convention de reclassement financée par le Pôle Emploi ( bilan de compétence !!! ). Il s’agit pour la plupart de travailleurs à temps partiel, et déjà précaires, dont la situation risque de devenir rapidement catastrophique.
Nous ne pouvons que déplorer et nous indigner de cette décision de notre PDG, Monsieur Galeshka Moravioff, d’autant que le sort des employés de l’Odéon, privés de leur outil de travail depuis le 19 août, n’a pas été évoqué et sera certainement scellé lors d’une deuxième vague de licenciements. Comme une déferlante viendra alors une troisième série de licenciements pour les salariés restants qui refuseraient une modification de leurs contrats de travail visant à leur imposer de nouvelles tâches laissées vacantes par la suppression des contrôleurs.
Car si les fonctions de contrôle et d’accueil des contrôleurs semblent évidentes, leur rôle est aussi de prêter assistance au personnel de caisse, responsable de l’argent et travaillant dans un poste isolé du reste du cinéma et non-attenant à la cabine de projection. Les caissier(ère)s ne pourront donc plus travailler sereinement et seront exposé(e)s à de graves risques de vol et d’agression.
Monsieur Moravioff n’ayant pas prévu de travaux d’aménagement, la configuration actuelle des sites de Terreaux et Bellecour ne permet ni de vérifier les billets, ni d’orienter les spectateurs, ni encore moins, après la fermeture de la caisse, d’assurer leur sécurité lorsqu’une personne seule devra veiller à la fois à 3 ou 4 salles et à autant de cabines de projection, alors même qu’il s’agit de 2 entités bien distinctes qui ne communiquent qu’à condition de passer par la rue.
Ceci constitue à nos yeux de graves manquements, en terme de sécurité mais aussi dans la mission fondamentale de l’exploitation cinématographique qui est de faire remonter les recettes aux autres branches de la profession, distribution et production. Impuissants face aux décisions de notre Monsieur Moravioff, il est de notre devoir de vous informer le plus complètement possible sur la situation actuelle et les conséquences à venir.
Nous en appelons à la responsabilité de chacun, de notre PDG en premier lieu mais surtout, au vu de son inconséquence, à celle de chacun d’entre vous, spectateurs, citoyens et pouvoirs publics, afin que chacun d’entre nous, éclairé et en toute conscience, puisse assumer sa position.
Avant qu’il ne soit trop tard…